Le cinéma coréen : Bong Joon-ho, un réalisateur remarquable.

Si on vous dit « Corée du Sud » vous pensez sûrement à la K-pop, la technologie, le kimchi… Mais de nombreux domaines font de la Corée du Sud un emblème. Aujourd’hui on parle de cinéma coréen avec un des réalisateurs les plus célèbres du pays : Bong Joon-ho.

Un cinéma en expansion.

Depuis le revirement vers la démocratie après la dictature de Chun Doo-hwan dans les années 80, la Corée du Sud a connu un tournant culturel important, devenant source d’influence dans de nombreux domaines. Le rayonnement coréen en matière d’audiovisuel ces dernières années a connu un essor important avec un impact qui s’étend à l’international. La loi de 1995 adoptée par le Parlement Coréen sur la promotion du cinéma a consolidé les investissements sur l’industrie cinématographique. Car oui, avant cette loi, des entreprises comme Samsung, Daewoo et Hyundai avaient déjà commencé leurs investissements dans ce domaine depuis les années 80. Avec l’organisation de festivals et concours de scénarios, les chaebols (Ensembles de grandes entreprises coréennes) ont lancé une nouvelle ère dans le cinéma national, avec l’arrivée de nouveaux visages qui marqueront l’industrie du film coréen.

Les chaebols – La Libre

Bong Joon-ho : un réalisateur d’exception.

Né en 1969, Bong Joon-ho est un réalisateur coréen célèbre depuis les années 2000 pour une majorité de ses films qui plaisent unanimement à la critique. Comptabilisant 58 nominations, il se démarque avec des œuvres telles que Parasite (2019), le thriller Memories of Murder (2003), son adaptation de la bande dessinée originale du même nom Snowpiercer (2013), The Host (2006), Okja (2017), Mother (2009) ou encore Barking dogs never bite (2000). Il illustre à travers sa cinématographie les thèmes du drame, de l’action, du thriller et de la science-fiction.

« It’s like Spielberg in his prime. » (C’est comme Spielberg à son apogée).

Quentin Tarantino
Photographie de Bong Joon-ho – Men’s Health

Parasite : un chef d’œuvre cinématographique.

De son vrai nom Gisaengchung, Parasite est un film de Bong Joon-ho sorti en 2019. Collectionnant les récompenses et mêlant les thèmes de l’humour, du drame, du thriller et de l’horreur, cette œuvre fait l’unanimité et débouche sur un succès retentissant.

Affiche de Parasite

De quoi ça parle ?

On suit l’histoire de Ki-Woo, un jeune coréen modeste qui vit en famille dans un quartier pauvre de Goyang dans la banlieue de Séoul. Il rencontre un soir un ami, qui lui demande son aide pour le remplacer en tant que professeur d’anglais particulier. Talentueux en anglais et souhaitant subvenir aux besoins financiers de sa famille, Ki-Woo, non diplômé, utilise des moyens peu recommandables pour certifier son niveau de langues. Il se rend chez la famille Park, dans une villa montrant une certaine aisance financière. Après le premier cours donné à la fille de la famille, il est embauché pour les séances qui suivent. Impressionné par le salaire élevé qui lui est reversé, Ki-Woo parvient à dénicher des emplois à sa famille, qui s’infiltre peu à peu chez la famille Park.

Ki-Woo et sa soeur Ki-jung – Alamy Stock Photo / QG Magazine

Parasite est un film qui présente non seulement un scénario captivant mais aussi des prestations remarquables de la part des acteurs, qui tiennent en haleine le spectateur. On y retrouve l’acteur favori de Joon-ho : Song Kang-ho, détenant à plusieurs reprises un rôle important dans les films du réalisateur.

Photographie de Song Kang-Ho – AlloCiné

Cette œuvre phare du cinéma coréen fait aussi une certaine critique de la société notamment la ségrégation socio-spatiale en Corée du Sud, on nous montre un quotidien des plus modestes en contraste avec celui des plus aisés. Les « parasites » sont explicitement représentés au travers de l’œuvre comme les prolétaires, qui sont au service des plus riches. Un milieu social différent avec une question ironique d’« odeur » différente qu’aborde le réalisateur coréen (Regarder le film pour mieux comprendre cet aspect). Parasite présente une durée de 2h12 parfaitement justifiée par le déroulement du film. On peut faire un lien avec les autres œuvres de Bong Joon-ho, comme Snowpiercer, présentant un train en pleine apocalypse mondiale, abritant les survivants d’un « déluge ». Ce film dénonce les inégalités entre les plus aisés financièrement, bien servis et dorlotés à l’avant du train et les plus pauvres luttant contre la faim dans les derniers wagons.

Affiche de Snowpiercer – IMDb

Une filmographie homogène de Bong Joon-ho.

Cependant, ces deux exemples ne sont pas les seuls films traitant de sujets de société de la part de Joon-ho. A travers un scénario absurde, touchant et presque réaliste, Okja dénonce la maltraitance animale dans le secteur de l’alimentation, les OGM (Organisme Génétiquement Modifié), les multinationales ainsi que la plupart des problèmes existentiels du monde contemporain. Les thriller et drama Memories of Murder et Mother témoignent de la bestialité humaine, contenue dans chacun des êtres humains et les dérives de la justice personnelle. Sur le plan écologique, la pollution est métaphorisée par le biais d’une monstruosité absurde du fleuve Han dans The Host, qui terrorise les habitants de Séoul.

Un âge d’or à ne pas rater.

Depuis plusieurs années, la culture coréenne s’importe à l’international, amenant sa musique, sa gastronomie et son cinéma. Son art cinématographique parvient à rivaliser avec les autres pays déjà ancrés dans ce domaine.

Plusieurs belles sorties sont à venir mais la plus attendue reste Mickey 17 en 2024 par Bong Joon-ho avec un casting présentant des acteurs bien connus du public comme Robert Pattinson, Naomie Ackie, Mark Ruffalo, Toni Collette…

Affiche de Mickey 17 – Cine Serie

Le cinéma coréen nous réserve bien encore des surprises. En attendant, on espère que l’on vous aura fait faire une belle découverte !

Pour aller plus loin (menu déroulant) :

https://www.cairn.info/revue-outre-terre2-2014-2-page-338.htm

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