1984, un possible futur ?
Aujourd’hui, nous évoquerons la célèbre histoire 1984 de l’écrivain George Orwell. Premièrement, commençons par une courte biographie de l’auteur.
L’auteur
George Orwell, de son vrai nom Éric Blair, naît aux Indes le 25 juin 1903 et meurt le 21 janvier 1950 à Londres. Il était écrivain, essayiste et journaliste britannique. Certains de ses romans ont connu un succès durable comme : La ferme des animaux (1945) et 1984 (1949). Ses œuvres portent la marque de ses engagements, qui trouvent eux-mêmes pour une large part, leur source dans son expérience personnelle.
Ses oeuvres


Résumé de l’oeuvre
Dans ce livre nous suivons :
- Un héros : Winston Smith, âgé de 39 ans, vivant à Londres, employé du Ministère de la Vérité
- Ses missions : vérifier et modifier des articles de presse pour les rendre conformes à l’idéologie du Parti.
- Ce Parti contrôle le pays : des télécrans sont installés au moindre recoin de la ville, nulle ne peut échapper à la vigilance de Big Brother (chef du Parti).
Cependant, contrairement à la majeure partie de la population, Winston n’adhère pas aux mensonges du Parti.
Susceptible d’être traqué par la Police de la Pensée, il dissimule ses opinions face à Big Brother et les écrit dans un journal. Il désire garder une trace écrite du passé, en opposition avec la propagande.
Il devient donc un ennemi du Parti.
Un lien avec notre société
La société totalitaire imaginée par Orwell est effrayante. Nous pouvons nous demander si cela peut s’avérer réel ou si c’est un possible avenir pour notre monde. Depuis la publication de ce livre, certains ont cherché à trouver des coïncidences des événements décrits avec notre monde, et il s’avère que des choses se sont effectivement réalisées.
1) Les dispositifs de surveillance.
Dans ce roman, George Orwell décrit des télécrans installés de part et d’autre dans toutes les villes. Ils transmettent les messages du gouvernement et contribuent au travail de la Police de la Pensée en surveillant les habitants. De plus, ils savent reconnaitre les individus et les expressions de leurs visages.
Evidemment, de tels écrans n’existent pas dans la réalité. Cependant, il y a les ordinateurs et les téléphones portables qui peuvent être piratés pour nous observer. Et les opérateurs reçoivent des informations sur notre localisation, nos contacts et notre historique Internet.
Certes, ces technologies permettent de simplifier notre quotidien, mais elles menacent à la fois notre vie personnelle et les normes éthiques.
2) Les guerres sans fin.
Dans son histoire, Orwell imaginait dans le futur qu’il ne resterait que trois Etats : l’Océania, l’Estasia et l’Eurasia. Deux d’entre eux sont perpétuellement en guerre. Lorsqu’une nouvelle guerre débute, tout le monde oublie la précédente. Le monde se trouve constamment dans une situation précaire. Dans notre monde, certains pays sont en conflit depuis des années, comme le conflit Israélo-palestinien qui paraît sans fin. On constate aussi que certaines populations vivent dans une situation précaire liée à des guerres (Ethiopie, Afghanistan, Ukraine, …).
3) Big Brother et la propagande
Dans 1984, des affiches de Big Brother (chef de l’Etat) sont présentes dans toutes les villes. Sur ces images, il semble observer et suivre du regard les habitants pour les dissuader de désobéir et donc de les soumettre à son autorité. Certaines politiques d’aujourd’hui ont recours à une technique similaire. Par exemple, en Corée du Nord des affiches propagandistes de Kim Jong-un sont apparues, inspirant les habitants à travailler plus.
4) La novlangue, un instrument de domination
Dans cette histoire, la novlangue permet de contrôler les habitants. Elle appauvrit le langage en réduisant le vocabulaire et en simplifiant les structures grammaticales à un niveau infantile, pour empêcher l’expression des idées, en particulier celles qui ne correspondent pas à l’idéologie du Parti. Ainsi, la novlangue réduit la capacité à réfléchir et s’exprimer.
Extrait des paroles du professeur de philosophie Jean Jacques-Rosat, qui s’exprime sur la novlangue :
« En politique, on voit très bien à quoi ça s’applique, ce sont des phrases toutes faites. Un journaliste vous pose une question et vous avez des éléments de langage tout faits qui vont constituer un acte de communication mais certainement pas un acte de pensée, de réflexion. Les jargons, les phrases toutes faites, les métaphores toutes faites. Tout ce vocabulaire-là empêche de penser, c’est un vocabulaire automatique. »
Jean Jacques-Rosat sur la novlangue.
« Pensez à ce que vous dites, essayez de ne dire que des choses que vous pensez et qui ont du sens. Défiez-vous farouchement de toutes les mécaniques de langage dans lesquelles c’est la langue qui pense à votre place, donc d’autres que vous qui pensent à votre place. Si vous faites ce travail sur vous-même, ça ne changera pas la société du jour au lendemain mais c’est une condition pour la démocratie et pour une société humaine. »
Jean Jacques-Rosat sur la novlangue.
Article passionnant! et tellement philosophique! Bravo Manon