“Plus de 10 millions de morts, 500 000 femmes violées, violation du territoire national national de la RDC, sous le silence et l’inaction de la communauté internationale” déclare Charles Onana dans son livre Holocauste au Congo, l’Omerta de la communauté internationale. Mais que se passe-t-il réellement ? Pourquoi y’a-t-il si peu de mouvement médiatique pour un aussi grand bilan de morts ? S’agit-il d’un génocide ? D’une guerre ? En 30 ans, on parle de 7 millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays, un record historique selon l’ONU.
Une main sur la bouche, deux doigts pointés sur la tempe, c’était le 7 février en demi-finale de la Coupe d’Afrique des nations. Les joueurs de l’équipe de football de la RDC ont ainsi manifesté leur solidarité avec les victimes du conflit qui secoue l’Est de leur pays. Une façon de protester face au monde : « Silence, on tue. ».
Contexte synthétisé
Suite au génocide des Tutsis au Rwanda se déroulant du 7 avril au 17 juillet 1994, entre 800 000 et 1 million de personnes issues de l’ethnie tutsie sont tuées dans les massacres par l’ethnie majoritaire de l’État à l’époque, les Hutus. Des centaines de milliers de Rwandais, civils Tutsis comme militaires Hutus, fuient alors en direction de l’Est du Congo. S’ensuivent deux guerres qui vont causer plus de 6 millions de morts.

Un territoire riche
La RDC est le pays francophone le plus peuplé et le troisième plus grand pays d’Afrique en superficie. Elle possède 80% des réserves mondiales de coltan, minerai nécessaire à la fabrication de téléphones portables. La plupart des gisements proviennent de l’Est du pays, dans les provinces du Kivu. Cette ressource, entre autres, attise la convoitise de différents groupes armés.
Cependant, malgré ses ressources, la RDC figure parmi les cinq nations les plus pauvres du monde. En 2023, environ 74,6 % des Congolais vivaient avec moins de 2,15 dollars par jour. Environ une personne sur six vivant dans une extrême pauvreté en Afrique subsaharienne habite en RDC. Recevant le prix Nobel de la paix à Oslo en 2018, le docteur Denis Mukwege confie son inquiétude concernant son pays natal : « Je viens d’un des pays les plus riches de la planète. Pourtant, le peuple de mon pays est parmi les plus pauvres du monde. » Il confirme ainsi l’urgence de la situation.
Le Mouvement du 23 Mars
Le mouvement du 23 mars, également appelé M23, est un groupe créé à la suite de la guerre du Kivu. Né en 2012, il est composé d’ex-rebelles du Conseil national pour la défense du peuple (CNDP) réintégrés dans l’armée congolaise à la suite d’un accord de paix signé le 23 mars 2009 avec Kinshasa.
Selon les Nations unies, le groupe armé est soutenu par le Rwanda et des forces armées rwandaises combattent à ses côtés le camp pro gouvernemental. De nouveaux équipements, tels que de l’artillerie lourde et des missiles sol-air, ont même été repérés par l’ONU.
Il prétend lutter pour la protection des Tutsis congolais contre les attaques de groupes armés Hutus, en particulier les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). Les rebelles ont déclaré qu’ils luttaient contre la marginalisation politique et le manque de représentation ethnique de la minorité tutsie dans la région.
Les objectifs du mouvement sont clairs : démontrer l’impuissance de l’armée et du gouvernement congolais, et terroriser les civils pour contrôler l’accès aux richesses minières. Il pille, rançonne, viole et massacre.

L’implication internationale
La communauté internationale, y compris les Nations Unies, a condamné les actions du M23 et a imposé des sanctions à ses dirigeants. Avec un budget annuel d’environ un milliard de dollars, les forces de maintien de la paix sont présentes en RDC depuis près de 25 ans. Environ 14 000 Casques bleus sont déployés dans le pays. Cependant, leur départ a été acté en décembre 2023 par le Conseil de sécurité de l’ONU, malgré ses inquiétudes sur l’escalade de la violence dans l’Est congolais. A la veille du lancement du plan de désengagement, la Monusco comptait environ 15 000 hommes. En janvier, Kinshasa a souhaité que le retrait soit complet en fin 2024. Le Conseil de sécurité n’a, quant à lui, pas fixé de date limite. Ainsi, on comprend l’incapacité de l’ONU d’avoir un soutien efficace envers la population congolaise.
Pour conclure sur ces explications, j’espère avoir pu vous éclairer sur ce conflit. Livres, articles, vidéos… Si peu de sources et si peu de voix pour dénoncer la situation critique en RDC. Cet article est avant tout une explication synthétique, je vous invite donc à regarder les quelques recommandations proposées ci-dessous.
Pour aller plus loin (menu déroulant) :
- Le génocide des Tutsi :
- La RDC :
- Explications complètes des conflits : https://www.youtube.com/watch?v=C5dioc092T0&ab_channel=Lemondeencartes
- Les conditions de vie du peuple : RDC : M23, la guerre sans fin | ARTE Reportage
- Les élections présidentielles de 2023 : https://www.bbc.com/afrique/articles/c6p1vx0ze3do
- Holocauste au Congo, l’Omerta de la communauté internationale, Charles Onana (essai)
Merci pour cette mise en avant d’une situation humainement préoccupante et pour ton éclairage.
RC
Article très pertinent et très éclairant sur une situation humanitaire douloureuse et malheureusement ignorée
Merci Manon pour cette piqure de rappel
Article très bien écrit sur un sujet que les médias ne parle pas du tout c’est à demander si ils n’ont pas une raison de censurer cette”guerre” qui dure depuis maintenant 30 ans.