Il y a 45 ans jour pour jour, Jesse Owens s’éteignait, une icône de l’athlétisme qui a marqué l’histoire aussi bien par ses exploits que par sa personnalité. Au-delà de son statut de sportif, il fut une figure emblématique de la lutte contre la ségrégation aux États-Unis, redonnant espoir et fierté à une communauté longtemps discriminée. Aujourd’hui, près d’un demi-siècle après sa disparition, il demeure un symbole puissant de résilience et de bravoure dans le sport. C’est pourquoi nous lui rendons hommage en retraçant les moments clés de sa vie.
Son enfance.
Le 12 septembre 1913, dans la localité d’Oakville, en Alabama, Mary Emma Fitzgerald et Henry Cleveland Owens, un jeune couple afro-américain, donnent naissance à James Cleveland Owens, le neuvième enfant d’une grande fratrie.
Il grandit dans une famille très modeste où sa mère repassait du linge et son père était métayer, c’est-à-dire un agriculteur qui cultivait la terre d’un propriétaire en échange d’une part des récoltes. Très tôt, la famille déménage dans l’Ohio, où Jesse poursuit sa scolarité à Cleveland.
C’est à l’école, à l’âge de 15 ans, qu’il découvre l’athlétisme, encouragé par Charles Riley, un professeur de sport qui repère directement son talent. Dès lors, Jesse jongle entre ses études, les entraînements et des petits boulots pour aider ses parents, qui peinent à joindre les deux bouts.
Sa carrière sportive.
- Les Championnats universitaires de 1935
Après des années de préparation et de compétition, Jesse Owens s’apprête à réaliser une performance sans précédent dans l’histoire de l’athlétisme et du sport en général. Le 25 mai 1935, il participe aux Championnats universitaires d’athlétisme, organisés à Ann Arbor, dans l’État du Michigan, aux États-Unis.
Cependant, quelques jours avant l’événement, une blessure au bas du dos remet en question sa participation. Owens envisage de renoncer, mais après avoir consulté son entraîneur, Larry Snyder, il décide finalement de tenter sa chance en abordant chaque épreuve l’une après l’autre.
En 45 minutes seulement, Jesse Owens établit trois records du monde et en égale un quatrième. En saut en longueur, il franchit la barre des huit mètres avec un bond à 8,13 mètres, un record qu’il conservera pendant 25 ans. Sur 200 yards en ligne droite, il réalise un temps de 20,3 secondes, tandis que sur 220 yards haies, il s’impose en 22,6 secondes, améliorant à chaque fois la meilleure performance mondiale. Il égale également le record du monde du 100 yards avec un chrono de 9,4 secondes.
- Les Jeux Olympiques de 1936
À 22 ans, Jesse Owens participe aux Jeux olympiques de Berlin, qui se déroulent sous le régime nazi d’Adolf Hitler. Le moustachu aux idées sordides entend alors utiliser cet événement pour promouvoir son régime profondément raciste et affirmer la pseudo supériorité de la race aryenne. Il est loin de se douter que son plan va être réduit à néant par un jeune prodige afro-américain.
Devant 110 000 spectateurs, il réalise une performance légendaire en remportant quatre médailles d’or. Il s’impose d’abord sur 100 mètres (10,3 secondes), puis sur 200 mètres (20,7 secondes), établissant un record olympique.
En saut en longueur, il bat le favori allemand Luz Long avec un bond à 8,06 mètres. Cependant, cette victoire est également marquée par un geste de fair-play exceptionnel. Avant son dernier essai, l’Allemand, admirant le talent d’Owens, lui donne des conseils pour l’aider à mieux réussir. Ce moment d’esprit sportif reste aujourd’hui l’un des plus touchants, montrant le pouvoir du sport à réunir les peuples, malgré des idéologies divergentes. Enfin, le natif d’Oakville conclut son triomphe en remportant le relais 4 × 100 mètres en 39,8 secondes, établissant un nouveau record du monde avec ses coéquipiers.

À son retour aux États-Unis, la star des Jeux Olympiques n’est pas accueillie en héros. En effet, la ségrégation raciale persiste et il est cantonné à une société qui ne lui accorde pas les mêmes droits que les autres.
Sa retraite sportive.
Après sa carrière exceptionnelle, Jesse Owens décide de prendre sa retraite en 1946. Cependant, des difficultés financières l’obligent à se reconvertir en tant qu’entraîneur et conférencier.
Il en profite également pour passer du temps avec sa compagne Minnie Ruth Solomon, qu’il a épousée le 4 juillet 1935, ainsi qu’avec ses enfants Gloria, Marlene et Stephen, nés respectivement en 1932, 1933 et 1936.
Le 31 mars 1980, Jesse Owens décède à l’âge de 66 ans des suites d’un cancer du poumon. Son héritage, loin de se limiter à ses performances sportives, se révèle dans son rôle de symbole de la lutte contre la discrimination raciale.
Conclusion.
Jesse Owens a marqué l’histoire par ses exploits athlétiques et son combat contre la ségrégation raciale. Même si ses records ont été battus, son nom demeure gravé dans l’histoire du sport et dans la mémoire collective.

Aujourd’hui, son histoire est encore perpétuée à travers des actions ou des œuvres. En 1984, lors des Jeux Olympiques de Los Angeles, sa petite-fille, Jenna Enfield, porte la flamme olympique en hommage à son grand-père. Des fresques murales à Paris et dans d’autres villes, ainsi que des films comme « Race » (2016), témoignent de l’impact de sa vie et de son héritage.
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